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Fermeture brutale de la cuisine collective au foyer de Courbevoie

Nous relayons cet appel des travailleurs immigrés du foyer Coallia de Courbevoie. Ils s'insurgent contre la fermeture brutale de leur cuisine collective. Cette cuisine leur était bien sûr indispensable au quotidien. Cette action s'inscrit dans la continuité des humiliations subies par les résidents immigrés et des tentatives de contrôle des lieux de rassemblement collectif.

Fermeture brutale de la cuisine collective au foyer de Courbevoie par la police et Coallia. Les travailleurs immigrés résidents en appellent à votre soutien.

Jeudi 30 mars juste avant midi, à la demande du gestionnaire Coallia, la police intervient brutalement dans la cuisine collective du foyer Fauvelles, situé au pied de la Défense. Elle inonde de produits toxiques tous les plats préparés prêts pour le déjeuner qui s’annonce, embarque l’équipe de cuisine et quelques résidents au commissariat. Coallia en profite pour verrouiller la cuisine.

Heureusement, toutes les personnes détenues ont été rapidement libérées. Mais dans la période précédente, il n’y avait eu aucune recherche d’une mise aux normes de l’activité cuisine, aucune mise en demeure préalable et aucune concertation avec les délégués du comité de résidents.

Quel est donc le seul objectif du gestionnaire et de la préfecture ? Fermer avec une brutalité autoritaire méprisante une activité collective et solidaire aussi ancienne que le foyer lui-même et qui permet aux résidents de se retrouver au réfectoire pour manger ensemble à un prix modique. Rappelons que la plupart d’entre eux vit seuls sans leur famille et travaille souvent loin et en horaires décalés.

Autrefois les 200 résidents de ce foyer vivaient dans le vieux foyer-dortoir de la rue d’Alençon. Suite à l’explosion de la centrale de chauffage de la Défense qui a ébranlé le vieux bâtiment, Bouygues et la Sonacotra (devenue Adoma) ont construit en 2000 un nouveau foyer rue des Fauvelles.

Les dortoirs ont été remplacés par de petites chambres individuelles accompagnées d’une tisanerie pour plusieurs chambres. L’établissement comprend au rez-de-chaussée une cuisine collective, un petit bar-cafétéria, des salles de réunion et de formation, et un grand hall convivial.

En effet, vivre pendant toute une vie de travail (et de plus en plus souvent la retraite) dans une petite chambre ne peut se concevoir qu’avec de nombreuses activités occupant des salles dédiées à la vie collective. D’où l’importance aussi pour les résidents de la cuisine collective.

Mais le bâtiment, dès les premiers mois, s’est révélé bourré de malfaçons à tel point que depuis longtemps déjà la reconstruction s’impose. Aujourd’hui, après 15 ans d’attente, les résidents apprennent que la reconstruction est annoncée mais l’ensemble des espaces dédiés à leur vie collective seront supprimés.

Les résidents sont choqués, cette intervention leur donne l’impression d’être maltraités, humiliés. Le chagrin et la colère se mêlent.

Ils refusent de vivre seuls dans quelques m² avec la télé comme seule vie sociale, ils veulent pouvoir continuer à mutualiser des services et vivre solidairement dans de vrais lieux de vie collective.

Ils réclament la réouverture immédiate de leur cuisine collective, des négociations sérieuses avec le gestionnaire et la préfecture sur une mise aux normes progressive de l’activité, et la modification de la conception du nouveau foyer à venir.

Ils vous demandent de les soutenir.

Comité de résidents du foyer Coallia, 113 rue des Fauvelles à Courbevoie

Ils sont soutenus entre autres par le Copaf (Collectif pour l'avenir des foyers) et le Mrap 92 (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples).