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Victoire de 24 travailleurs sans-papiers grévistes

Le 3 octobre 2017, les travailleurs de nuit des Burger King d'IDF ont décidé de se mettre en grève aujourd'hui, au Burger King de Republique, contre leurs conditions de travail indignes et pour leur régularisation.

Ils travaillent 6 jours sur 7,  dans les Burger King de République, Gare de l'Est, La Défense, Rosny Sous-Bois, Aulnay Sous-Bois, Neuilly Sur Seine. Ils font la plonge, nettoient sans équipement de protection, 5 à 6 heures par nuit mais sont payés et déclarés 3 heures par jour et sont contraints d'acheter eux-mêmes les produits d'entretien !

Tous sans-papiers, ils sont recrutés spécialement, du fait de leur vulnérabilité, par la société de Nettoyage « Albiance », sous-traitante de Burger King, qui leur procure (directement ou indirectement) des fausses cartes d'identité italiennes ou portugaises. La société leur fait miroiter une possible régularisation et un salaire correspondant à leur temps de travail.

Une fois en poste, une fausse période d'essai leur est imposée, non déclarée, non payée. A la moindre question, les salariés reçoivent des menaces ou des lettres leur demandant un certificat d'authenticité de leur fausse pièce d'identité fournie ou demandée par le même responsable. Sous prétexte de fausse carte, le salarié est éjecté.

Ces salariés invisibles des Burger King ont décidé de sortir de l'ombre, soutenus par la CGT. Ils dénoncent leurs conditions de travail, demandent le paiement des heures qui n'ont pas été payées. Ils souhaitent de nouveaux contrats de travail prenant en compte le nombre d'heures réellement  effectuées et la délivrance par leur employeur des documents nécessaires pour leur régularisation.

Leur mobilisation a payé : les Cerfas et concordances ont été signés, la Prefecture de Police de Paris s'est engagé à les régulariser, les contrats ont été réévalués à 117h/ mois et toutes les heures qui n'avaient pas été payées devraient être payées !

Cette situation emblématique met, une nouvelle fois, à jour la forte vulnérabilité dans laquelle se trouvent les travailleurs sans-papiers, démunis d'autorisation de travail et ainsi privés de droits. Aujourd'hui la circulaire de régularisation du 28 novembre 2012 met à l'écart les salariés employés à temps partiel embauchés dans de nombreux secteurs d'activité (nettoyage, commerce, restauration, hôtellerie, grande distribution, activités periscolaires, aide à domicile,…) ; ces salariés étant en grande majorité des femmes.