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À l’approche des élections européennes du 26 mai, cinq associations européennes de soutien aux personnes exilées, Arci (Italie), Cear (Espagne), La Cimade (France), RSA (Grèce) et Pro Asyl (Allemagne) publient un manifeste commun.

Elles veulent par là dénoncer les aberrations et manquements de la politique migratoire européenne. Leur critique porte en particulier sur quatre points essentiels :

  • Le choix d'une politique de dissuasion plutôt que d'accueil, responsable du nombre considérable de morts et disparus en Méditerranée : partenariat avec la Libye, externalisation des frontières, hostilité face aux associations qui secourent les migrants
  • Le règlement Dublin qui nie la solidarité entre états européens et condamne les exilés à une vie d'errance
  • Les renvois de plus en plus nombreux vers des pays dits sûrs mais qui n'offrent pas la même protection que l'Union européenne
  • La généralisation des hotspots et des camps où les droits et la dignité des personnes sont quotidiennement bafoués.

Mobilisons-nous pour obtenir des futurs députés européens un changement de cap majeur et la construction d'une Europe solidaire et accueillante !

manifeste élections européennes

A quelques jours des élections européennes, l'Anafé a publié une lettre ouverte aux candidats aux élections européennes pour les interpeller sur la condition des migrants dans l'UE et exprimer ses propositions pour une politique plus humaine.

Dans cette lettre, l'association détaille les manquements aux droits fondamentaux des migrants au cours de leur parcours migratoire dus à la politique européenne. Elle fait ensuite des propositions précises pour améliorer la situation en accord avec le droit international. Elle recommande en particulier :

  • La suppression des entraves mises en amont de l’accès au territoire européen ;
  • La fin du rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen et des violations des droits à ces frontières ;
  • La suppression du « délit de solidarité » ;
  • L’arrêt de l’enfermement administratif des mineurs, qu’ils soient isolés ou accompagnés ;
  • La garantie de l’accès au juge pour toutes les personnes maintenues.


élections européennes


Venir passer ses vacances en France, avec un visa en règle et se retrouver enfermé en zone d'attente avant d'être expulsé sans autre forme de procès, une situation ubuesque, impossible dans un Etat de droit ? Pas du tout, comme en témoigne l'histoire de cette ressortissante ivoirienne relatée par l'Anafé. Pourtant munie d'une attestation de travail et de congé de son employeur en Côte d'Ivoire et satisfaisant à toutes les conditions d'entrée en France (hébergement, ressources financières suffisantes...), la PAF a pourtant décidé d'expulser Christelle vers Abidjan lors de son troisième séjour en métropole.

Une situation révoltante et illégale mais malheureusement pas exceptionnelle. Ce n'est en effet pas la première fois que des touristes en provenance d'Afrique ou d'Amérique du Sud, pourtant parfaitement en règle, se voient emmenés en zone d'attente et expulsés. La politique étrangère xénophobe européenne ne s'arrête pas aux migrations irrégulières. Même touristique ou professionnelle (visites de recherche...), parfaitement légale et justifiée, l'accès à la mobilité n'est clairement pas symétrique...


En cette période de campagne électorale, nous avons écrit aux candidats aux élections européennes pour les interpeler sur l'urgence à adopter une politique migratoire digne de ce nom, fondée sur l'accueil et la protection des réfugiés et non sur le repli sur soi et la fermeture des frontières. Nous demandons en particulier aux futurs députés européens de mettre en œuvre les douze propositions formulées par les États généraux des migrations en vue de garantir à tous ceux qui arrivent en Europe le respect de leurs droits fondamentaux et des conditions de vie dignes.

...continuer la lecture de "Le cercle de silence de Paris interpelle les candidats aux élections européennes"